MATIERES

INTRODUCTION

 

1-La méthode de la recherche : généralités

2-Les stratégies de vérification

3-Le processus de recherche

4-La structure des mémoires

5-Le choix du sujet et du Directeur

6-La spécification de la problématique

7-Les questions de recherche

8-Les objectifs de recherche

9-La formulation des hypothèses

10-Les variables et les indicateurs

11-La revue de littérature

12-Les considérations d’ordre méthodologiques

13-La description du milieu de la population, de l’échantillon

14-Description du déroulement de la collecte des données

15-La présentation des résultats

16-La discussion des résultats

17-La conclusion de l’introduction

18-Les citations, notes et la bibliographie

19-La soutenance

20-Conseils pratique

Bibliographie 3

INITIATION À LA MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

INTRODUCTION

 

         Le travail de recherche est la construction d’un «objet scientifique». Il permet à l’auteur de:

 

- Explorer un phénomène

- Résoudre un problème

- Questionner ou réfuter des résultats fournis dans des travaux enterreurs ou une thèse

- Expérimenter un nouveau procédé, une nouvelle solution, une nouvelle théorie

- Appliquer une pratique à un phénomène

- De décrire un phénomène

- Expliquer un phénomène  ou une synthèse de deux ou plusieurs de ces objectifs.

 

           Ce travail qui est essentiel en raison de ses enjeux scientifiques, sociaux, économiques, politiques et prospectifs demande que l’on en étudie les fondamentaux et la méthode. En effet, le travail de recherche est une clef aux mains de l’homme qui non seulement ouvre les portes du changement, de la prospective et de l’innovation, mais également aide à optimiser ses outils et technique de production et à améliorer ses conditions de vie.

Cette formation est l’occasion de visiter et étudier la méthode de réflexion et de présentation d’un travaille de recherche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1.    LA METHODE DE RECHERCHE

2.    GENERALITES

 

1.1. Qu’est-ce que la recherche?

        La recherche scientifique est un processus dynamique ou une démarche rationnelle qui permet d’examiner des phénomènes, des problèmes à résoudre, et d’obtenir des réponses précises à partir d investigations. Ce processus se caractérise par le fait qu’il est systématique et rigoureux et conduit à l’acquisition de nouvelles connaissances. Les fonctions de la recherche sont de décrire, d’expliquer, de comprendre, de contrôler, de prédire des faits, des phénomènes et des conduites. 4

La rigueur scientifique est guidée par la notion d’objectivité, c’est-à-dire que le chercheur ne traite que des faits, à l’intérieur d’un canevas défini par la communauté scientifique.

1.2. Les différents niveaux de recherche

       Il y a trois niveaux essentiels dans la recherche en sciences sociales et science humaines:

- La description

 

            La description consiste à déterminer la nature et les caractéristiques des phénomènes et parfois à établir les associations entre eux. La description peut constituer l’objectif d’une recherche: par exemple faire ressortir tous les aspects d’un service, d’un département, d’une agence ou d’une entreprise.

            La description peut aussi constituer le premier stade d’une recherche; dans ce cas elle peut exposer les résultats d’une observation ou d’une enquête exploratoire.

Ce niveau doit être soutenu par une méthode rigoureuse et des hypothèses.

- La classification

            La classification consiste à catégoriser, regrouper, mettre en ordre pour permettre des comparaisons ou des rapprochements. Les faits observés, étudiés, sont ainsi organisés, structurés, regroupés sous des rubriques, sous des catégories pour être mieux compris.

- L’explication / compréhension

 

             Expliquer, c’est répondre à la question „POURQUOI?. C’est faire voir comment un phénomène est né et comment il est ce qu’il est. L’explication consiste à clarifier les relations entre des phénomènes et à déterminer pourquoi ou dans quelles conditions tels phénomènes ou tels événements se produisent.

1.3. Les modes d’investigation

       Les modes d’investigations sont déterminés par les paradigmes de recherche et les objectifs du chercheur. Ce dernier a le choix entre trois modes d’investigation: l’approche quantitative, l’approche qualitative et l’approche mixte.

1.3.1. L’approche quantitative

          Cette approche vise à recueillir des données observables et quantifiables. Ce type de recherche consiste à décrire, à expliquer, à contrôler et à prédire en se fondant sur l’observation de faits et événements „positifs‟, c’est-à-dire existant indépendamment du chercheur, des faits objectifs.

         Cette méthode s’appuie sur des instruments ou techniques de recherche quantitatives de collecte de données dont en principe la fidélité et la validité sont assurées. Elle aboutit à des données chiffrées qui permettent de faire des analyses descriptives, des tableaux et graphiques, des analyses statistiques de recherche de liens entre les variables ou facteurs, des analyses de corrélation ou d’association, etc.

Exemple :

• « La consommation des ménages croît avec le revenu » ;

Cette proposition contient les concepts « consommation des ménages », « revenu » et le lien entre les deux est exprimé par les mots « croît avec ».

Pour rapprocher les propositions théoriques de la réalité, ou pour confronter les hypothèses à l'observation, il faut opérationnaliser les concepts, c'est-à-dire établir une relation systématique entre les concepts et la réalité observable, au moyen d'indicateurs. On peut définir les indicateurs comme des « signes, comportements ou réactions directement observables par lesquels on repère au niveau de la réalité les dimensions d'un concept »

Opérationnaliser un concept, c'est donc lui associer un ou plusieurs indicateurs qui permettront de distinguer avec exactitude les variations observées dans la réalité par rapport au concept. Distinguer les variations, cela veut dire mesurer : l'opérationnalisation d'un concept conduit donc à la mesure.

1.3.2. L’approche qualitative

           Dans l’approche qualitative, le chercheur part d’une situation concrète comportant un phénomène particulier qu’il ambitionne de comprendre et non de démontrer, de prouver ou de contrôler. Il veut donner sens au phénomène à travers ou au-delà de l’observation, de la description de l’interprétation et de l’appréciation du contexte et du phénomène tel qu’il se présente.

Cette méthode recourt à des techniques de recherche qualitatives pour étudier des faits particuliers (études de cas, observation, entretiens semi-structurés ou non-structurés, etc.). Le mode qualitatif fournit des données de contenu, et non des données chiffrées.

1.3.3. L’approche mixte

         Cette approche est une combinaison des deux précédentes. Elle permet au chercheur de mobiliser aussi bien les avantages du mode quantitatif que ceux du mode qualitatif. Cette conduite aide à maitriser le phénomène dans „toutes‟ ses dimensions.

Les deux approches ne s’opposent donc pas. Elles se complètent: L’approche qualitative, par observation, par entretien, par protocoles (etc.…) permet de récolter énormément d’informations. Certaines d’entre elles n’étaient pas attendues. Elles font progresser la recherche.

          Cependant la durée d’une enquête qualitative limite son recours à des sujets de recherche pour lesquelles on dispose de peu d’informations. L’enquête qualitative sera choisie dans une phase exploratoire d’un nouveau sujet de recherche. Elle permet de développer une théorie et relève donc d’un processus inductif. Cependant ce qui fait la force de l’approche quantitative (profondeur des entretiens) est source de faiblesses (durée de l’entretien) : on ne peut interroger qu’une faible partie des individus.

La validité externe de la recherche est questionnable.

L’approche quantitative repose sur un corpus théorique qui permet de poser des hypothèses. La phase empirique d’une telle recherche se réalise souvent en conduisant une enquête par questionnaires. Le questionnaire permet d’interroger un beaucoup plus grand nombre d’individus. Mais le format de l’enquête ne permet de recueillir que les informations relatives aux questions.

1.4. Les différents types d’étude

1.4.1. Les études exploratoires et explicatives

          La recherche exploratoire-explicative consiste à décrire, nommer ou caractériser un phénomène, une situation ou un événement de sorte qu’il apparaisse familier. Le chercheur collecte les données en s’appuyant sur des observations, sur des entretiens ou des questionnaires. Les informations collectées sur les caractéristiques d’une population particulière, sur l’expérience d’une personne, sur un groupe ou toute autre entité sociale sont présentées sous forme de mots, de nombres, de graphiques, d’énoncés descriptifs de relations entre les variables.

Le chercheur peut utiliser:

-        La recherche documentaire valorise les écrits et les compte rendus conservés qui rendent compte de la vie de l’entreprise. La démarche historique est basée sur la recherche documentaire.

-       . L’entrevue de groupe permet d’éveiller des réactions internes à un groupe et de favoriser le brainstorming. C’est parfaitement adapté lorsque le thème de recherche n’est pas intime.

- l’analyse de cas, très souvent utilisée en management stratégique, repose sur des principes développés par ailleurs.

 

 

 

1.4.2. Les études descriptives et corrélationnelles

 

         Elles consistent à décrire comment les variables ou les concepts interagissent et comment ils peuvent être associés. La recherche porte sur la découverte de relations entre les facteurs ou les variables.

Ces méthodes rendent compte de l’actualité à l’aide de techniques telles que:

 

(i). L’analyse longitudinale permet de visualiser par exemple les effets des actions marketing, commerciales ou stratégiques sur une période temporelle. Au moyen de photographies successives à intervalles réguliers il est possible ainsi de visualiser les évolutions et donc de comprendre les phénomènes. Le panel interroge régulièrement les mêmes sujets sur leurs attitudes et leurs comportements, alors que les baromètres et autres tracking renouvellent l’échantillon à chaque prise photographique. Le panel est donc plus un film, car ce sont les toujours les mêmes acteurs.

 

(ii). La coupe instantanée, c’est l’enquête traditionnelle par questionnaire.

L’étude est descriptive-corrélationnelle si plusieurs facteurs (ou variables) sont étudiés en relations les uns avec les autres. Des analyses statistiques peuvent être utilisées pour déterminer l’existence de relations possibles entre les variables.

Les explorations revêtent toujours deux aspects:

 

- Les entretiens exploratoires: comme son nom l’indique, ce type d’entretien n’est pas celui qui sera conduit avec un questionnaire systématique et pourtant un entretien exploratoire doit être mené avec un minimum d’organisation:

 Le chercheur doit identifier les interlocuteurs qui sont capables de fournir des informations préliminaires. Ces interlocuteurs doivent être des spécialistes à même de porter sur les thèmes dégagés de la question de recherche et de la revue de littérature des points de vue à la critique et d’approfondissement.

 

 

-  Il faut identifier les acteurs du domaine considéré. Exemple leaders d’opinions (religieux- politique, syndicaux-artistique), les autorités locales, traditionnelles, administratives qui peuvent se prononcer sur les différentes dimensions de la question de recherche et sur certains des thèmes de la revue de littérature.

 

- L’exploration du site: c’est une visite de terrain qui permet de localiser les problèmes et de rencontrer aussi les populations qui sont l’objet d’étude et de faire les constats enfin qui s’imposent.

 

- A l’issue de cette exploration, les informations recueillies devront faire l’objet d’un traitement spécial qui les reliera aux informations qui se sont dégagées de la revue de la littérature. Les différents éléments qui ont été dégagés de la question de recherche, la revue de la littérature et des explorations à l’issue de leur articulation opératoire doivent faire l’objet d’une mise d’ensemble qui sera le but de la problématique.

 

1.4.3. Les études corrélationnelles-explicatives

          Le chercheur veut savoir s’il y a une association entre les facteurs et vérifier si les facteurs agissent ou varient entre ensemble. La question fondamentale est d’identifier ce qui se produit lorsqu’ l’une relation particulière existe.

         Le chercheur vérifie donc la nature de la relation, les facteurs en relation, la direction de la relation et les conséquences de la relation. Au cas où les facteurs varient dans la même direction, on parle d’associations positives. Si les facteurs varient dans des directions opposées, on parlera d’associations négatives.

 

1.4.4. Les études expérimentales, explicatives et prédictives

           Il s’agit ici de vérification d’hypothèses causales. L’étude veut prédire une relation causale, expliqué, contrôlé. Le chercheur agit sur l’un des variables pour étudier son effet sur l’autre.

L’expression de ces relations se fait traditionnellement sous la forme y=f(x). Les chercheurs sont à la découverte de phénomènes comportant de la variance. Existe-t-il une différence entre l’état A et l’état B? Si oui, c’est qu’il y a de la variance et donc l’existence d’un phénomène. S’il n’y a pas de variance, il n’y a pas de recherche : il est impossible d’expliquer y qui varie si x ne varie pas… La variance est FONDAMENTALE. Les expérimentations formelles comme informelles sont conçues pour générer la variance et observer la réaction sur la variable dépendante.

1.4.5. Les études qualitatives

2. LES STRATÉGIES DE VÉRIFICATION

     La stratégie de vérification est le choix que l’on fait par rapport au nombre de cas à utiliser et au type de recherche à réaliser pour assurer la vérification la plus complète possible de l’hypothèse. Cette décision est importante dans la mesure où la détermination de la nature de l’observation, le type d’information à recueillir et le type de traitement de données à effectuer en dépendent.

Nous pouvons citer six types de stratégie de vérification:

2.1. L’observation

         Elle consiste à observer le fait et à découvrir „tous‟ les facteurs qui le composent ou qui l’influence. Elle est pratiquée à l’aide des sens de perception ou d’instruments spécifiques.

2.2. La stratégie expérimentale

       C’est une observation provoquée dans laquelle le chercheur contrôle et manipule à la fois la variable indépendante et la variable dépendante. Il peut manipuler les facteurs d’intervention pour en déterminer les effets possibles sur l’objet de l’intervention.

2.3. La stratégie quasi-expérimentale

      Le chercheur ne manipule que la variable indépendante. Il ne vérifie que les conditions d’intervention de la variable indépendante. Il ne maitrise pas la variable dépendante ou ne s’en préoccupe pas et se contente d’observer ses réactions aux stimuli provoqués par la variable dépendante. On l’utilise notamment dans des travaux de simulation.

2.4. L’enquête

        Elle est l’une des stratégies les plus sollicitées dans les sciences sociales. Dans cette stratégie, le chercheur ne contrôle aucune des variables en cause. En général, l’enquête qui est une quête d’informations réalisée par interrogation systématique de sujets d’une population déterminée favorise l’utilisation du questionnaire, du sondage et de l’entretien. Cette stratégie permet de connaître des ensembles statistiques.

2.5. L’étude de cas

        Elle est fréquemment utilisée en sciences sociales. Ici, le chercheur n’agit pas non plus sur les variables en cause; il cherche seulement à observer les interrelations possibles entre ces variables. Au lieu de porter son investigation sur un grand nombre de personnes ou de faits, il étudie un nombre limité de cas considérés comme significatifs. L’objectif est de comprendre en profondeur une situation sociale, un fait social, un groupe de personnes, un individu, etc. Le chercheur peut décrire un cas unique (les décisions managériales de changement de l’entreprise x), ou une étude à cas multiples (les décisions de changement dans les entreprises japonaises). C’est une étude de description et de compréhension d’un fait.

2.6. La recherche-action

       Il s’agit d’une recherche menée de telle sorte que les acteurs sociaux, sujets de la recherche, s’y trouvent eux-mêmes engagés en contribuant à identifier et à élaborer une solution au problème étudié. Le chercheur exerce une action de modification de conduite sur les sujets impliqués. (Exemple des expériences des usines de Hawthorne, coordonnées par Elton Mayo).

3. LE PROCESSUS DE RECHERCHE

    La méthode de recherche emprunte généralement un cheminement ordonné qui part de l’observation à la discussion des conclusions scientifiques en passant respectivement par un problème de recherche, une question de recherche, une hypothèse, un objectif de recherche et une méthode de résolution. Ce processus peut être regroupé en trois grandes phases:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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3.1. Phase de conception / construction de l’objet d’étude

       Pour mener à bonne fin une recherche, il faut bien penser, bien réfléchir, bien identifier un problème précis, poser une question centrale (fortifiée par d’autres), imaginer les réponses appropriées (hypothèses) et en envisager la validité. Les étapes de la phase de construction de l’objet sont les suivantes:

3.1.1. Choisir et formuler un problème de recherche

 

           En s’appuyant sur les lectures (consultation d’ouvrages et travaux), et les observations préliminaires de terrain, le chercheur formule un problème de recherche, c’est-à-dire qu’il développe et articule par un enchaînement d’arguments la traduction d’une préoccupation majeure, l’expression de “ce qui pose problème”, de “ce qui fait problème”, et qui mérite d’être étudié, élucidé.

3.1.2. Énoncer les questions, les objectifs, les hypothèses de recherche, éventuellement la position de la thèse, définir les variables avec leurs indicateurs

 

         Les questions de recherche sont des énoncés interrogatifs qui formulent et explicitent le problème identifié. Les hypothèses sont des réponses anticipées à ces questions et elles doivent leur correspondre, ainsi qu’au problème. Tout comme les objectifs. Ceux-ci sont nécessaires pour guider et opérationnaliser la recherche dans les activités précises à mener. La position de thèse est l’option ou l’orientation centrale que le chercheur cherche à défendre ou prouver. Et tout le travail doit refléter cette position.

         Pour concevoir et problématiser l’objet de la recherche, on a besoin à la fois de construire cet objet à partir du problème identifié, de questions et d’hypothèses qui l’explicitent davantage, et de l’approfondir encore à partir de tout ce qui a été écrit (revue de littérature) ou fait à son propos.

La construction /objectivation de l’objet d’étude passe donc par la spécification de la problématique et par la revue de littérature ou revue des travaux antérieurs.

Une autre préoccupation est celle de la définition des variables. Il y a lieu de procéder à des définitions opérationnelles qui précisent les activités ou opérations nécessaires à leur mesure. Les définitions des variables avec leurs indicateurs sont comparables à des instructions qui font savoir comment les observations seront faites.

3.1.3. Recenser les écrits et autres travaux pertinents

          Dans cette partie, le chercheur montre qu’il connait bien les autres auteurs et les œuvres qui ont, avant lui, d’une manière ou d’une autre, abordé le domaine et le sujet de recherche qui sont les siens. Il s’agit de passer en revue l’ensemble des écrits (revue de littérature) ou autres ouvrages pertinents, c’est-à-dire ceux qui correspondent aux préoccupations majeures de cette recherche, et sélectionner puis organiser intelligemment.

3.1.4. Élaborer un cadre de référence

          En principe, le cadre de