Prière d'imprimer et de lire le texte ci-joint. il s'agit d'un clin d’œil sur l'importance de la lecture et de la documentation dans la vie d'un étudiant et dans sa carrière de futur chercheur.


http://www.anglaisfacile.com/cgi2/myexam/images2/70005.gifS’il y a un travail à faire en amont d’une recherche universitaire, c’est bien la documentation. Car, admettons que la conception d’une problématique constitue une étape cruciale et, de surcroit, vitale, la documentation n’en est pas moins une activité banale en ceci qu’elle correspond aux efforts consentis par le chercheur dans le but de parfaire ses connaissances dans le domaine de savoir auquel il projette apporter une contribution. Toujours est-il que la qualité et la consistance d’une problématique dépendent, qu’on le veuille ou pas, de la quantité et la qualité des documents qu’on s’est offert en lecture. En principe, un chercheur est sommé de lire, il doit être un bon lecteur, sous peine de passer à coté des grandes questions qui animent le débat entre spécialistes et de s’avouer ainsi un intrus qui n’a de ce qui se trame autour de lui que des échos ou de bien maigres informations. Dans cette optique, la documentation participe dans une large mesure au façonnage de la personnalité scientifique du candidat à la recherche, à ses aspirations en tant que futurs acteurs-producteurs de connaissance, car elle déciderait des prédilections qu’il éprouverait ultérieurement pour tels ou tels thèmes ou axes d’investigation. A tant d’égards, la documentation féconde l’esprit du chercheur en l’inspirant, elle le pousse à faire preuve de réflexion, à lire entre les lignes et, le cas échéant, à se projeter dans la réalisation d’un projet inédit qui pourrait avoir des retombées significatives, aussi bien sur sa carrière que sur sa vie. Einstein a du lire les grands physiciens de son temps, car, nonobstant son génie, en aucun cas il n’a été prédestiné à être physicien, encore moins à résoudre l’énigme de l’origine de la matière et du monde par conséquent. Rappelons au passage que beaucoup de grands savants et intellectuels qui ont marqué de leur empreinte le monde de la science furent des autodidactes, sous-entendu de grands lecteurs. Conscientes de l’importance de la documentation, les plus grandes universités du monde mettent la bouchée double pour faciliter aux étudiants et aux chercheurs l’accès aux sources documentaires. On assiste aujourd’hui à la mis en place tous azimut d’un nombre important de plateformes documentaires, numériques pour la plus part d’entre elles, qui requièrent un mode de consultation plutôt technique (copier-coller), ludique (sites bien entretenus) et nettement moins chronophage, mettant les chercheurs dans les meilleurs dispositions pour tirer parti des autres (Evidemment, sans s’approprier indument leur savoir) et d’avoir une vue synoptique sur le monde de la recherche qui a tendance, depuis la révolution numérique des années quatre vingt, à se globaliser et à se constituer en laboratoire géant. Il reste évident qu’on ne peut tout lire, et qu’à fortiori, le temps d’un chercheur est compté. Inutile donc de passer en revue toute une pile de livre qui traite du même sujet, sous prétexte que tout lire permettrait de tout savoir. C’est peut être là tout l’intérêt de la méthodologie qui, selon les auteurs, propose aujourd’hui de nouvelles approches pour rendre la documentation de moins en moins rebutante et d’en faire un exercice intelligent et sélectif. Néanmoins, la sélection doit se faire selon certains critères qui dépendent dans une large mesure du plan de travail sur lequel étudiant et encadreur se seraient rabattus. En outre, le contenu des citations empruntées aux auteurs doivent se fondre complètement dans le paysage épistémologique du travail. En termes plus clairs, il reste méthodologiquement prohibé que de faire faire de la figuration à des auteurs, renommés soient-ils, dont les propos cités ne représentent aucun lien avec les arguments dévoilés (l’articulation citation /commentaire est de mise). Car c’est de l’argumentation qu’il s’agit, chaque fois que l’on se voit contraint à étayer certaines orientations méthodologiques, en invoquant l’appui d’un spécialiste. Ainsi, à la difficulté de trouver des documents (imprimés) dans le passé se substitue aujourd’hui, paradoxe de technologie, la difficulté d’effectuer un tri parmi des milliers de sources. Qu’à cela ne tienne, se documenter revient en somme à se justifier auprès des instances considérées comme seules détentrices de la légitimité scientifique et donner par la même occasion du crédit à la méthodologie choisie pour élaborer la recherche. En ces termes, certaines citations, comportant des termes-clés et exprimant de fortes suggestions théoriques, peuvent servir d’un parti-pris sur la base duquel toute une réflexion pourrait être nourrie et engagée. On peut de ce fait rallier la position d’un chercheur, considéré comme une référence dans le domaine, juste pour s’assurer de ne pas tomber dans l’erreur de la présomption théorique et de se donner les moyens pour mener à bien son travail selon un cheminement logique et correct (Choisir le structuralisme comme cadre théorique est incontestable pour peu que l’on évoque certains propos de F de Saussure). Généralement, les citations empruntées aux grands auteurs expriment des a priori théoriques qui aident énormément à la bonne réceptivité d’un travail de recherche. A travers la documentation, un chercheur trouve souvent le cadre théorique qui donnerait à son travail une certaine lisibilité du fait de l’ancrage théorique que laissent entrevoir les références bibliographiques. De ce point de vue, on risque moins d’être accusé de fourberie intellectuelle si les références bibliographiques mises à contribution coulent de sources dignes de respect. Quoiqu’il en soit, il arrive souvent que le chercheur construise sa bibliographie, au fur et à mesure que se mettent en place les grandes lignes de son mémoire. En règle générale, la bibliographie, touffue ou réduite, est à elle seule un mémoire, en ce sens que c’est à travers les titres d’ouvrages ou d’articles consultés qu’un encadreur est censé avoir une idée sur le degré d’implication de son étudiant et sur sa maturité scientifique.    

L.HIDOUCI