Les fonds des entreprises. Les fonds fixes et les fonds circulants (ou de roulement).

Les ressources matérielles et monétaires attribuées aux entreprises d’État, propriété du peuple entier, forment ce qu’on appelle les fonds de ces entreprises.

Les moyens de production constituent les fonds de production de l’entreprise. Bien qu’en ex U.R.S.S., les moyens de production des entreprises d’État, ainsi que nous l’avons déjà montré, ne soient pas en réalité des marchandises, ils gardent la forme marchandise, la forme valeur ; ils se présentent sous une forme matérielle, mais aussi monétaire ; ils ont un prix. La répartition des moyens de production ne s’effectue pas par l’intermédiaire de livraisons sans intervention de l’argent, mais par leur réalisation contre de l’argent. Dans ce sens, il y a une circulation des moyens de production. Les fonds accomplissent donc, conformément à un plan, une rotation incessante, passant successivement par le stade de la production et celui de la circulation et changeant de forme en conséquence : forme argent, puis forme production, puis forme marchandise, puis forme argent, etc. Selon le caractère de leur rotation, les fonds de production de l’entreprise se divisent en fonds fixes et fonds circulants.

Les fonds fixes desservent la production pendant un temps assez long en conservant leur forme naturelle. Leur valeur s’incorpore aux dépenses de la production peu à peu, par fractions, à mesure qu’ils s’usent. Parmi les fonds de production fixes il faut ranger les moyens de travail : bâtiments d’exploitation, installations, machines, outils et autre matériel d’usage durable, moyens de transport. Les fonds circulants sont entièrement absorbés dans le processus de la production au cours d’un cycle de production, et leur valeur s’incorpore entièrement aux frais de production de la marchandise. Les fonds de production circulants comprennent les matières premières, les matériaux, le combustible, les produits semi-ouvrés et autres objets du travail.

Les fonds fixes constituent l’appareil de production de la société socialiste. Leur volume et leur degré d’utilisation déterminent pour une grande part l’échelle de la production.

Le développement harmonieux de la technique en régime socialiste exige qu’il soit tenu compte, sous tous ses aspects, de l’efficience que présente l’introduction dans la production de chaque nouveau type de machines, des perspectives qu’ouvre son utilisation.

L’invention et l’emploi dans la production de machines nouvelles, plus productives et plus économiques, signifie que les machines périmées se déprécient, subissent une usure morale avant d’être usées au sens propre du terme. Dans la société socialiste, l’usure morale des machines est un aspect très important, car le rythme rapide du progrès technique oblige à remplacer sans tarder les moyens techniques périmés par de nouveaux, et ceux-ci par des moyens techniques encore plus modernes. L’usure morale des machines est ici foncièrement différente de ce qu’elle est en régime capitaliste. Le remplacement de l’outillage périmé ne s’effectue pas anarchiquement, comme un épisode d’une lutte entre concurrents, mais d’une façon méthodique ; il n’entraîne donc ni la ruine et la faillite des petites et moyennes entreprises, ni le gaspillage des forces productives qui l’accompagnent en régime capitaliste. La gestion planifiée de l’économie ouvre de larges possibilités à l’utilisation rationnelle de tous les moyens techniques existants.

L’usure des fonds fixes dans les entreprises est couverte par un fonds d’amortissement. Les provisions pour amortissement doivent assurer la rénovation technique continue de l’appareil de production. Le fonds d’amortissement est constitué en incorporant aux dépenses nécessitées par chaque unité de production la fraction de la valeur des fonds fixes qui correspond à leur usure. Une partie du fonds d’amortissement des entreprises est utilisée dans la mesure prévue par le plan d’État pour reconstituer les fonds fixes usés, l’autre partie restant à la disposition de l’entreprise pour les grandes réparations de fonds fixes.

Outre les fonds se trouvant dans la sphère de la production, les entreprises disposent de ressources dans la sphère de la circulation : les fonds de roulement. Ceux-ci se composent des produits prêts à être réalisés et des ressources monétaires dont l’entreprise a besoin pour acheter les matières premières, le combustible, payer les salaires, etc.

Les fonds de production circulants et les fonds de roulement forment ensemble les moyens circulants de l’entreprise. Ceux-ci se divisent en moyens propres et moyens d’emprunt, constitués les uns et les autres en vertu d’un plan.

Les moyens circulants propres sont attribués par l’État à l’entreprise pour couvrir ses besoins minimums. Le besoin supplémentaire ou temporaire de moyens circulants, en raison, par exemple, de la nécessité de constituer des stocks saisonniers de matières premières et de combustible, ou du fait que la marchandise est en cours de route, est couvert au moyen d’emprunt, de crédits de la Banque d’État, pour l’utilisation desquels celle-ci perçoit un intérêt. Ces modalités d’attribution des moyens circulants incitent l’entreprise à les utiliser de la manière la plus rationnelle et la plus économe, en accélérant leur rotation.

Le système socialiste d’économie assure une augmentation constante des fonds fixes et circulants, qu’il permet d’utiliser beaucoup mieux que le capitalisme. L’État établit les normes technico-économiques progressives, obligatoires pour les entreprises, concernant l’utilisation des machines et de l’équipement, la dépense de matières premières, de combustible et d’autres éléments des fonds circulants par unité de produits finis (dépense de minerai de fer et de coke pour une tonne de fonte, de betterave sucrière pour une tonne de sucre, etc.) et les normes des réserves pour les différents éléments des fonds circulants et les produits finis. L’établissement correct de ces normes est un important facteur d’augmentation méthodique de l’efficacité d’emploi des fonds fixes et circulants.
Dans la sidérurgie de l'ex U.R.S.S., l’efficacité de l’utilisation des hauts fourneaux avait presque doublé, dès 1940, par rapport à 1913. En 1954, elle avait augmenté de 43 %, et celle des fours Martin de 48 %, par rapport à 1940.

L’un des principaux indices de la qualité de l’activité économique d’une entreprise est la vitesse de rotation des moyens circulants.

La vitesse de rotation des moyens de l’entreprise dépend, premièrement, du temps de production pendant lequel ils se trouvent dans la sphère de la production, c’est-à-dire sous forme de stocks alimentant la production, de produits en cours de fabrication, de produits semi-ouvrés, et, deuxièmement, du temps pendant lequel ces moyens se trouvent engagés dans la sphère de la circulation (sous la forme de stocks de produits finis à réaliser, etc.)

L’accélération de la rotation des moyens circulants joue un grand rôle dans l’application d’un régime d’économie et dans la libération de ressources supplémentaires qui vont à l’accroissement de la production. Elle est, pour l’entreprise, un important facteur de l’exécution du plan de production et d’augmentation de l’accumulation. Elle permet d’exécuter le plan avec un minimum de moyens.

L’accélération de la rotation des moyens circulants exige la réduction du temps de production et du temps de circulation, ainsi qu’une lutte constante contre la constitution de réserves superflues (excédant la norme) de matières premières, de matériaux, de produits semi-ouvrés, de produits finis. La réduction de la durée du cycle de production résulte de l’accélération des opérations de la production grâce à l’emploi de techniques et d’une technologie avancées, à l’application des dernières réalisations de la science, à une meilleure organisation du travail. Le temps de circulation est réduit par un meilleur fonctionnement des transports, une organisation plus rationnelle de l’approvisionnement des entreprises et de l’écoulement de leurs produits. L’émulation socialiste joue un rôle important dans le renforcement du principe de la gestion équilibrée et dans l’accélération de la rotation des moyens circulants. La réduction de la durée du cycle de production, une meilleure organisation de l’approvisionnement des entreprises et de l’écoulement des produits, ainsi que l’affermissement de la discipline financière permettent d’améliorer notablement l’efficacité de l’emploi des moyens circulants par les entreprises d’État.

Outre les fonds de production et les fonds de roulement, l’entreprise possède des fonds fixes de consommation : habitations, clubs et autres établissements publics ou d’intérêt social et culturel avec leurs installations.

Un emploi économique et efficace des fonds fixes et circulants par les entreprises socialistes accroît le volume de la production et en abaisse le prix de revient.

Le fonds de roulement : définition, calcul, analyse

Le fonds de roulement correspond à la somme dont dispose l’entreprise pour payer:

    ses fournisseurs,
    ses employés,
    et l’ensemble de ses charges de fonctionnement,
    en attendant ses encaissements clients.

Connaître son fonds de roulement permet de piloter son entreprise de manière efficace en connaissant la capacité de l'entreprise à couvrir ses dépenses sans avoir recours à un emprunt. Le fonds de roulement permet ainsi de financer les investissements nécessaires à l'activité sur plusieurs années.

    Fonds de roulement = Capitaux permanents - Actifs immobilisés

Qu’est-ce que le fonds de roulement ?

Le fonds de roulement mesure les ressources dont l’entreprise dispose à moyen et long terme (hors chiffre d’affaires) pour financer son exploitation courante. Il est aussi appelé FRNG pour Fonds de roulement Net Global.

Plus concrètement, le fonds de roulement représente la somme dont dispose l’entreprise pour payer ses fournisseurs, ses employés et l’ensemble de ses charges de fonctionnement, en attendant d’être rémunérée par ses clients.

Le fonds de roulement est une notion comptable. Sa vocation est d’expliquer de manière chiffrée l’utilisation de l’argent de l’entreprise (tout du moins une partie de cet argent).

En langage de gestionnaire, le fonds de roulement représente la différence entre les ressources à long terme de l’entreprise (capitaux permanents) et son actif immobilisé.

Voyons plus en détail comment cette formule se traduit dans la vie de votre entreprise.

Composition du fonds de roulement
Le fonds de roulement : d'une part les capitaux permanents

Lorsque vous créez votre entreprise, vous y versez un capital, soit de l’argent qui se retrouve dans ses caisses. Au fur et à mesure, vous dégagez des bénéfices. Ils pourront, si vous le décidez, augmenter les ressources disponibles. Enfin, vous serez susceptible de contracter un emprunt à long terme, soit une autre somme d’argent disponible sur le long terme.

Toutes ces ressources sont appelées des capitaux permanents, elles sont définies comme les ressources disponibles sur le long terme pour votre entreprise (elles ne sont pas à restituer rapidement). Ils se retrouvent aussi dans la notion comptable de capitaux propres (ou fonds propres).
Le fonds de roulement : d'autre part les actifs immobilisés

Les actifs immobilisés, ou emplois stables, représentent les éléments du patrimoine de l’entreprise (immobilisations corporelles, incorporelles, financières), destinés à y rester durablement. Concrètement, l’actif immobilisé représente la valeur de l’outil de travail de l’entreprise, comme son fonds de commerce, ses brevets, ses machines et matériels utiles à la production…

En suivant strictement chacune des notions évoquées, le fonds de roulement (différence entre capitaux permanents et actifs immobilisés) mesure la quantité de ressources stables non utilisées par les actifs immobilisés. Cet « excédent d’argent » permet alors de couvrir les dépenses courantes d’exploitation de l’entreprise, en attendant ses encaissements clients.
Synthèse

Les capitaux permanents de l’entreprise couvrent l’actif immobilisé. Ce qui reste est ce que l’on appelle le fonds de roulement, permettant de couvrir les dépenses courantes d’exploitation.

Fonds de roulement : calcul

Plusieurs méthodes coexistent.

    La première, déjà évoquée plus haut, s’appuie sur le haut du bilan :

Capitaux permanents - Actifs immobilisés = Fonds de roulement

    La deuxième se calcule à partir des éléments du bas du bilan :

Actifs circulants - Dettes à court terme = Fonds de roulement

    Une dernière méthode existe, plus détaillée cette fois :

Ressources stables du haut du bilan (capital, résultat, dettes + provisions pour charges) - Immobilisations brutes, inscrites en haut du bilan actif = Fonds de roulement.

Le calcul du fonds de roulement d'une entreprise ouvre sur plusieurs interprétations possibles, qui sont fonction du résultat obtenu.
Trois cas de figure se présentent : un fonds de roulement égal à 0, un fonds de roulement inférieur à 0 ou un fonds de roulement supérieur à 0.

Fonds de roulement : interprétation du résultat

Votre fonds de roulement est supérieur à 0 : votre entreprise est en bonne santé financière. Elle couvre ses investissements sur le long terme et l’excédent obtenu couvre l’intégralité de son cycle d’exploitation. Dans cette situation, l’entreprise dispose d’une marge de sécurité suffisante en termes de trésorerie.

Votre fonds de roulement est inférieur à 0 : votre entreprise ne dispose pas de suffisamment de ressources financières pour supporter l’intégralité de ses investissements. On dit alors que l’entreprise est sous-capitalisée : elle finance ses immobilisations (ce qu’elle possède) par des dettes à court terme. Quel argent financera ses opérations courantes ?

Votre fonds de roulement est égal à 0 : dans ce cas, votre entreprise dispose de suffisamment de ressources pour financer ses besoins d’investissements à long terme. En revanche, elle ne peut pas couvrir son cycle d’exploitation.

Un fonds de roulement égal à 0 est le minimum à atteindre, même si cette situation ne permet pas de gérer les nombreux imprévus.

 Fonds de roulement et besoin en fonds de roulement : le lien

Si le fonds de roulement d’une entreprise représente l’argent disponible pour couvrir ses charges courantes d’exploitation, le besoin en fonds de roulement représente la somme dont elle a besoin pour payer ses charges courantes, en attendant d’être rémunérée par ses clients. En effet, il y a souvent un décalage entre les dépenses et les entrées d’argent au sein d’une entreprise.

Par exemple : Vous êtes boulanger et vous produisez des baguettes de pain. Vous devez consommer de la farine, de l’eau, du sel avant même qu’elles ne soient vendues !

Le besoin en fonds de roulement correspond aux liquidités dont l’entreprise doit disposer pour continuer à produire, avant ses encaissements clients.

Le besoin en fonds de roulement se calcule comme suit :

BFR = Stocks + Créances - Dettes (non financières)

Nous comprenons bien que les trois notions : fonds de roulement, besoin en fonds de roulement et trésorerie sont intimement liées. Ces notions expliquent l'utilisation de la trésorerie de l'entreprise dans le cadre de ses dépenses courantes. La relation avec la trésorerie est la suivante :

Trésorerie = FR - BFR

L'argent qui se retrouve en caisse, au sein de votre entreprise correspond : aux excédents des capitaux propres (le FR) ainsi qu'aux excédents engendrés par les activités d'exploitation de l'entreprise (le BFR).

 Fonds de roulement : intérêts

Vous l’avez compris, connaître son fonds de roulement revient à connaître la santé financière de votre entreprise. L’indicateur montre sa capacité à couvrir de nombreuses dépenses en autonomie, sans recours au prêt bancaire. Il représente ses ressources stables, celles dont elle peut se servir à tout moment, tout au long de son cycle d’exploitation.

Connaître son fonds de roulement permet de comprendre d'où viennent et où vont les liquidités de votre entreprise.
Le ratio de fonds de roulement

Pour aller encore plus loin, nous pouvons nous intéresser au calcul du ratio de fonds de roulement. Il s'agit d'une autre façon de voir le fonds de roulement. Il se calcule de la façon suivante :

Ratio de fonds de roulement = Actifs circulants / Dettes à court terme
La définition du fonds de roulement de copropriété

Le fonds de roulement de copropriété est une avance de trésorerie demandée par le syndic, afin de couvrir des dépenses imprévues ou de faire face aux impayés.

C’est ainsi une sorte d’épargne visant à faire face à des situations exceptionnelles, une réserve de trésorerie non prévue par le règlement de copropriété.

Généralement, cette avance est demandée lors de l’achat d’un immeuble.

Il ne faut pas confondre le fonds de roulement de copropriété avec les avances faites par le syndic au profit de la copropriété (destinées à couvrir les dépenses courantes).
La réglementation relative au fonds de roulement de copropriété

Toutes les copropriétés ne sont dotées d’un fonds de roulement. La création de celui-ci est proposée par le syndic en assemblée générale des copropriétaires. Elle doit être acceptée par la majorité de ces derniers et par les 2/3 des voix.

Le montant du fonds de roulement de copropriété ne peut excéder 1/6 du budget.

Chaque propriétaire participe à la constitution du fonds au prorata de ses tantièmes généraux. Les avances réalisées doivent apparaître sur les relevés individuels d’appel de fonds.

Le fonds de roulement ne peut être affecté à une partie de l’immeuble ou à une dépense particulière.

L’avance réalisée par un copropriétaire doit être remboursée en cas de revente.

Dans les faits, c’est généralement l’acquéreur qui doit régler le montant du fonds de roulement. On assiste ainsi à une forme de substitution entre le vendeur et l’acheteur.